Vernon Subutex T.1 – Virginie Despentes.
- Cyril Andrieux
- 15 janv. 2018
- 2 min de lecture

Au moment où j’écris ces lignes, je viens de refermer l’objet de cette chronique et je dois avouer que je suis assez perplexe. Est-ce une blague de 400 pages ou une description fouillée de la société ? Peut-être que Vernon Subutex est tout cela à la fois. Dans ce roman, Virginie Despentes nous fait vivre l’histoire d’un mec, Vernon, qui galère sec dans la vie de maintenant car il est toujours resté dans les années 80’s et le Rock’n’roll. Ancien disquaire assez en poupe, il subit de plein fouet la chute de l’industrie du disque et se paupérise à fur et à mesure. Jusqu’à l’expulsion où il est alors désormais obligé de dormir à droite à gauche. Et c’est bien ce qui rends ce roman intriguant. Cette galerie de personnage variée qui en prends pour son grade. Personne n’est épargné par l’acidité de l’auteur. Le secteur du divertissement et de la culture en prends vraiment pour son grade. Même les diplômés d’écoles de commerces figurent parmi les victimes du sniper qu’est Virginie Despentes. On sent vraiment une parole désabusée sur la société d’aujourd’hui à travers le récit de Vernon. Plutôt bel homme, ancien membre d’un groupe de rock et ami d’un artiste ultra connu, il va essayer comme il peut de trouver des toits pour éviter la rue. Des anciens amis, à l’ex en passant par des anciennes amoureuses, tout le monde jouera un rôle. Il est d’ailleurs étonnant avec le recul de remarquer que tout ce petit monde est vraiment imbriqué et lié avec comme point central ce fameux Vernon.
Cette acidité se retrouve également dans le style d’écriture où assez souvent la ponctuation, notamment les virgules chères à mon cœur, passent à l’as et force le lecteur à reprendre une phrase deux fois car il a l’impression de louper quelque chose alors que c’est juste la ponctuation qui n’est pas là où on l’attends. Ce roman emprunte des phrases courtes et tirées au couteau. Cependant, mention spéciale à une phrase qui dure pendant presque une page entière faute de point. C’est cela ce roman, un mélange hétérogène de situation parfois hallucinantes et des fois hallucinées. C’est néanmoins un regard dur sur la société et ce livre est clairement un moyen de la critiquer, non sans tristesse je pense. Les traits de caractère mis en avant par les personnages sont notamment l’hypocrisie, la jalousie et la violence. Cette galerie d’émotion est somme toute assez fidèle à l’évolution des mœurs. Ce roman fait partie d’un cycle de trois, celui-ci en étant la première pierre. Je vais certainement commencer sous peu le tome 2 histoire de voir s’il est au niveau d’un tome 1 assez séduisant. Pour être honnête, ce ne fut pas pour moi la lecture de 2017, mais il fait partie des bonnes surprises de l’année. Je dois avouer que c’est pas très Noël mais bon pas grave ;-)
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