Billions, l’argent face au pouvoir
- Benjamin Paysant
- 29 déc. 2017
- 2 min de lecture

2 saisons, 24 épisodes, 1h/épisode, tjrs en production, Showtime
Billions, c’est un duel : un duel entre un homme d’argent et un homme de pouvoir, entre Bobby Axelrod, mania de la finance et Chuck Rhoades, procureur général. Et entre les deux, en guise d’arbitre, Wendy Rhoades, femme de Chuck travaillant pour Bobby. L’idée est simple : le mania de la finance pratique le délit d’initiés et le procureur veut le coincer. C’est l’argent et la vie de luxe face à la loi et l’éthique. C’est un concours d’ego aussi, une rivalité qui devient de la haine et il est intéressant de voir à quel point les deux individus peuvent être si différents dans leurs valeurs et leurs façons de penser et si similaires dans leurs façons de procéder.
Finalement, un scénario si simple peut donner l’impression d’un certain vide, d’un manque de consistance pour faire durer une série sur 2 saisons et plus. C’est là qu’entre en jeu l’écriture. Dans un univers télévisuel toujours plus enclin à valoriser l’action et le spectaculaire, Billions prend le temps de se poser, de trainer dans la longueur. Cependant, on ne s’ennuie pas, et ce grâce à une écriture et une interprétation d’un très bon niveau. Si l’action n’est pas omniprésente, la parole, elle, l’est. La manière dont les opinions, les idées et même les actes sont communiqués et la manière dont ils sont perçus par autrui est fondamentale. Tout est objet de manipulations de l'opinion publique, circulations de fausses informations, infiltrations, chantages, pots de vin, ... mais chaque mot et chaque mouvement est orchestré et s’identifie clairement dans la continuité des personnages et de leurs personnalités. Une telle profondeur des personnages ne pourrait être exprimée sans le talent du duo de scénaristes David Levien/Brian Koppelman (Ocean’s 13), qui construisent peu à peu leurs profils en tenant compte des influences réciproques, ainsi que le talent de 3 acteurs, Damian Lewis (aka Nicholas Brody dans Homeland), Paul Giamatti et Maggie Siff (aka Tara Knowles dans Sons of Anarchy), qui portent à eux seuls la série sur leurs épaules.
On a donc une série lente mais prenante, s’inscrivant dans un cadre contemporain de délits financiers. Il n’est cependant pas nécessaire d’être calé en finance pour comprendre, seule la connaissance du concept de délits d’initiés peut être utile.
Alors si vous avez besoin de séries pour vous occuper durant les longues soirées d’hiver, n’hésitez pas à regarder Billions ;-)
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