The Leftovers, quand le mysticisme concurrence la raison

3 saisons, 28 épisodes, 1h/épisode, terminée, HBO

Imaginez, un jour, 2% de la population mondiale disparait. 2%, ce n’est pas beaucoup si ? Et pourtant, c’est assez pour déstabiliser le monde. C’est ce que nous raconte The Leftovers. Mais ce qui est au centre de cette série, c’est moins l’évènement en lui-même que la société qu’il a engendrée. En effet, nous sommes 3 ans plus tard, les premières réactions sont décantées, la société a dépassé le choc et essaye maintenant de reprendre son cours normal, même si cela semble impossible. Résultat : les sectes et la folie côtoient l’incompréhension de la raison, la société est divisée entre ceux qui veulent oublier et ceux qui veulent se souvenir et chacun cherche des repères auxquels s’accrocher. On suit dans ce contexte une famille brisée dont la mère est membre d’une secte et le père shérif d’une petite ville. Assez maussade et fragile au début, certes, cette série gagne toutefois en énergie et en qualité au fil des saisons, et notamment la 3ème saison (l’ultime saison) à laquelle le WTF assumé donne une saveur toute particulière. Damon Lindelof, le scénariste à qui l’on doit ce chef d’œuvre, revient au petit écran après Lost : les disparus, dont la fin avait été des plus décevantes. N’ayez crainte, il se rattrape ici avec une série finalement assez courte (seulement 3 saisons) mais magnifique et parfaitement finalisée.

Niveau réalisation, la série est impeccable. Les images, la bande-originale, tout est travaillé au millimètre. Il faut dire que l’importance des symboles dans cette série qui traite d’un sujet aussi mystique oblige de soigner la réalisation. Le casting est également très bon avec notamment Justin Theroux qui joue d’une manière remarquable un flic autant perdu dans sa vie que dans la société. Enfin pour conclure et pour vous avertir au cas où ce ne serait pas déjà assez clair : The Leftovers est une série qui peut être très bizarre, déconcertante et non rationnelle. Elle n’hésite pas à mêler les time-lines et à incorporer des scènes des plus insensées pour montrer à la fois le désordre et la dérive de la société. A ne pas regarder si vous êtes trop terre à terre.