Critique littéraire #2 : La Chute des géants – Ken Follett

Ce mois-ci, je vais vous partager un de mes coups de cœur de ces dernières années. Il ne faut pas se laisser berner par le pavé de 1046 pages en format poche, ce livre est absolument fantastique. Premier tome d’un cycle de trois romans, ce livre pose les bases d’une fresque historique titanesque qui prend pied pendant le 20e Siècle et qui nous fera traverser les grands événements du siècle passé. Ce premier tome narre les aventures de quelques familles pendant la Première Guerre Mondiale. Nous trouvons des Anglais, des Allemands, des Russes et des Américains (notons tout de même par chauvinisme l’absence de personnages français parmi les rôles principaux), où le destin va les faire se rencontrer, s’aimer et parfois se déchirer. Cette galerie de personnages est exhaustive car nous avons des ouvriers anglais, des bourgeois allemands et des révolutionnaires russes. L’intrigue sera donc dense du fait du nombre important de personnages.

Grâce à une écriture taillée à la serpe et un travail préparatoire poussé, Follett nous donne un roman d’une qualité rare qui nous fait littéralement vibrer au fil des centaines de pages, que j’ai pour ma part avalées très (trop ?) rapidement. Les sentiments éprouvés par les personnages nous sautent à la figure et se retranscrivent tellement bien qu’il est difficile de sortir de ce roman sans avoir nous même éprouvé quelque chose. Il est bien vrai que de temps en temps il peut y avoir des longueurs, notamment dans les descriptions qui sont tellement fouillées qu’elles tirent un peu en longueur, mais je les excusent totalement vu la qualité de ce roman.

Ce livre est à la frontière entre deux mondes car à la limite du roman historique pur tellement les informations sont exactes et pertinentes, à la limite aussi d’une histoire d’amour car au fur et à mesure du livre, des alliances, des mariages et des divorces vont venir peupler et rythmer la vie de nos familles. Ce n’est pas mon rôle de faire un résumé du livre et alors totalement spoiler l’intrigue mais sachez que certains événements sont tellement inattendus et que de fait, l’intrigue ne s’essouffle jamais malgré la longueur assez conséquente de ce livre. Chose plutôt difficile car certains auteurs n’arrivent pas à tenir en haleine le lecteur ne serait-ce que pendant 300 pages. C’est véritablement là que réside le tour de force de Ken Follett : Prendre le lecteur pour ce voyage sans jamais que celui-ci ne s’ennuie.

Donc si vous n’avez pas peur d’abattre un monument de plus de 3500 pages (car oui, lire le premier tome vous forcera à lire les deux autres tellement cette série est addictive), alors n’hésitez pas trop longtemps avant de succomber aux charmes de ce roman hors norme.