Le bonnet de la Cathédrale

Marre de vous sentir inculte pendant les diners de famille ? Envie de passer pour un vrai Strasbourgeois qui connait toute la ville et ses recoins ? Le Zitung est là !

Qui dit Strasbourg et culture dit immédiatement « Cathédrale ». En effet ce cher monument se dresse au cœur de la ville depuis 1439 (date importante à retenir). C’est donc par ce brave monument que nous allons commencer.

Donc en 1439, la cathédrale ouvre dans la joie et la bonne humeur. Mais voilà, 350 ans plus tard, un petit événement se produit vers Paris qui va un peu chambouler notre histoire : nous sommes en 1789, c’est la Révolution avec un grand R, le peuple prend la Bastille, décapite le roi, c’est le début de la République. Fort du slogan « ni Dieu, ni maître » nos gentils révolutionnaires ont désormais 2 ennemis : l’aristocratie et le clergé.

Comprenez donc qu’être la plus haute cathédrale d’Europe dans un pays nouvellement laïque et républicain, ce n’est pas une situation facile

Que faire ? se demandent les révolutionnaires.

SXLLM

Une seule solution, la décapitation.

Et après les têtes humaines, c’est celle de la cathédrale qu’on veut couper net.

Mais dame ! Avez-vous vu cette beauté ? Dur dur de la massacrer...

Heureusement, un maître officier serrurier bien inspiré, Monsieur Jean-Michel Sultzer (homme important à retenir) eut une bonne idée pour protéger la pierre. Si la vue de la flèche pose problème, il suffit de cacher ces saints, que l’on ne saurait voir. Il fabriqua donc un… bonnet pour la cathédrale.

La cathédrale fut donc coiffée d’un bonnet phrygien rouge pétant, devint temple de la raison et ne fut décoiffée qu’à la fin du vent révolutionnaire. Depuis, elle coule des jours paisibles et ne craint plus que les pigeons.

Morale de cette histoire : A défaut de lui couper la tête, si quelqu’un vous déplait, offrez-lui un bonnet.

PS : La prochaine fois que vous faites visiter la ville à vos amis, emmenez-les sur la gauche de la cathédrale. Là, montrez leur l’enseigne du magasin d’Antiquités Bastian qui rappelle cet épisode de la vie strasbourgeoise et admirez le buste de Jean-Michel regardant la cathédrale qu’il sauva.